La traversée
Fred Liverdon
« La traversée résulte d’errances dans un espace urbain que je découvre au fil de mes pas, et ou j’explore mon rapport au réel en transfigurant des paysages et des architectures ordinaires
en des lieux fragiles et instables où l’humain, quand il est présent, semble chercher sa place et errer dans un espace austère. À l’aide du travail de la lumière, des couleurs, mais aussi parfois de manipulations informatiques, je désire créer des moments suspendus entre réel et imaginaire, induire une temporalité flottante, loin de l’effervescence habituelle de la ville. L’atmosphère ainsi obtenue reflète l’état d’esprit qui m’accompagne durant mes longues marches dans l’espace urbain. Cette introspection méditative est matérialisée par la présence de formes humaines semblant naviguer dans l’image, à la manière de passagers en transit.
En photographiant ces scènes comme depuis un observatoire, je souhaite générer une certaine distance laissant au spectateur tout l’espace pour entrer dans l’image. Je garde néanmoins un cadrage relativement serré qui me permet de décontextualiser mon sujet.
Mon but dans le livre que j’élabore est moins de dresser un constat sur l’occupation humaine d’un espace, à la manière de Simon Roberts par exemple, que de recréer un territoire intime où l’observateur se laisse emporter dans une réflexion contemplative. »